Actualités

Partager sur :

[Histoire de Solidarité] - Catherine Duplessy

06 novembre 2023 Portrait
Vue 784 fois

Je suis arrivée à RSB en 1992, dans la promo 3, avec l’idée que j’évoluerai vers une carrière dans le champ humanitaire ou social. J’ai eu l’opportunité de développer l’association Sup de Cœur, avec laquelle nous avons réalisé plusieurs convois humanitaires inter grandes écoles vers l’Europe centrale et orientale. J’ai pu mener en 3ème année un projet préprofessionnel, en travaillant 1 jour par semaine dans une ONG, le Comité d’aide médicale France, où j’ai démarré mon activité professionnelle à la sortie de l’école en 1995.

J’ai complété ma formation académique en passant un DU Santé et Éducation à la faculté de médecine de Nancy puis en obtenant la Certification d’Aptitude à la Fonction de Directeur d’Établissement Social et Médico-Social au sein de l’École des Hautes Études de Santé Publique de Rennes.

Après 6 ans à la direction des missions du Comité d’aide médicale, avec des programmes menés en Albanie, au Congo, au Kosovo, en Moldavie, au Timor, en Ukraine, j’ai pris en 2001 la direction de SAFE, une association d’aide humanitaire et sociale née en 1989.

  • Peux-tu nous présenter l'association SAFE et ses actualités ainsi que ton métier ?

SAFE porte en France des actions de santé publique, axées sur la lutte contre le VIH (SIDA), l’hépatite C, les infections sexuellement transmissibles, et assure un accompagnement des personnes ayant des pratiques addictives. Elle mène également des actions humanitaires à l’étranger, notamment en Ukraine.

Mon travail est très polyvalent : gestion d’équipe, recherche de subventions, développement et gestion de projets, gestion budgétaire et financière, plaidoyer, recherches-actions…

L’actualité de SAFE que je souhaite partager avec vous, c’est l’urgence humanitaire en Ukraine. Nous assurons un pont humanitaire entre notre association et l’équipe du Comité d’aide médicale Ukraine, mes anciens collègues d’il y a 20 ans ! À ce jour, nous avons expédié 155 semi-remorques de produits de première nécessité : nourriture, produits d’hygiène, produits pour bébé, groupes électrogènes, citernes et pastilles de purification de l’eau, couvertures, sacs de couchage… Nous soutenons des hôpitaux, des centres médicaux de stabilisation installés près du front, et des centres d’hébergement d’urgence. Tout ce travail est mené grâce à une formidable chaîne de solidarité avec de nombreuses entreprises, dont le laboratoire Septodont qui assure gracieusement le stockage de nos marchandises, Geodis qui assure gratuitement le transport d’approche des produits qui nous sont donnés, la Fondation de France et l’association Ouest-France Solidarité qui soutiennent financièrement notre travail.

Mais les besoins restent énormes, alors j’ai besoin de vous tous, chers Alumni, pour faire perdurer ce pont. On a besoin de vous pour collecter des dons en nature ou des dons financiers auprès de vos entreprises. Ils sont déductibles des impôts. Chaque jour, grâce à notre aide, les blessés sont soignés, les réfugiés nourris et logés. Aidez-nous !

Cliquez ici pour participer à la collecte de fonds 

  • Qu’est ce qui a influencé ton parcours, qui fait que tu en es là aujourd’hui ?

Mon parcours a tout d’abord été influencé par une éducation et un environnement familial exceptionnels, entre une famille maternelle franco-polonaise résistante et très investie dans le mouvement Solidarnosc dans les années 80, et un père scientifique membre du premier GIEC, qui m’a fait réfléchir sur les enjeux du climat et l’importance de préserver notre planète.

Il a aussi été influencé par des rencontres de personnalités exceptionnelles, parmi mes amis, mes collègues, mes compagnons d’engagement politique, qui m’ont aidée à grandir, construire mon engagement, développer mes compétences. 

  • Quelles sont les valeurs que tu portes dans ton travail ?

Mes valeurs dans le travail, c’est le « RESEAU » : Respect – Entraide – Solidarité – Empathie – Acceptation – Universalité.

Ces valeurs donnent d’abord le sens de mon travail, avant tout un engagement au service des personnes qui souffrent, partout dans le monde.

Ce sont des valeurs fondamentales qui permettent de construire des relations saines et harmonieuses aussi bien au sein de notre équipe que dans nos rapports avec nos partenaires et bénéficiaires. Dans nos métiers d’accompagnement des plus précaires et des personnes ayant des conduites à risques, ou encore dans les actions de solidarité internationale, elles nous amènent à reconnaître et apprécier les différences culturelles et sociales, et accepter sans jugement les choix de nos bénéficiaires.

Elles sont déterminantes dans le management d’équipe. Nous sommes confrontés à des situations humaines difficiles, au stress, à l’urgence, au besoin de nous adapter et d’innover en permanence. Cela nous oblige à nous respecter, nous soutenir, nous entraider, mutualiser nos idées et nos forces.

  • Quelle est ta plus grande réussite ?

Ma plus grande réussite, qui est une réussite collective, c’est un programme humanitaire que j’ai dirigé dans un orphelinat en Ukraine, entre 1994 et 2001. Ce lieu était à notre arrivée un mouroir, avec un taux de décès des enfants de l’ordre de 20% par an. Nous avons réhabilité les bâtiments, formé le personnel pour transformer la prise en charge médicale et éducative, apporté tout le nécessaire pour adapter l’alimentation, l’hygiène et les conditions de vie. Non seulement les enfants n’y meurent plus, mais ce site est devenu un lieu de vie exceptionnel, considéré comme un modèle dans le pays. Le personnel ukrainien y gère aujourd’hui une école, un centre d’aide par le travail pour les adultes handicapés, une ferme pour l’autoproduction alimentaire… En cette période de guerre, il accueille également des enfants évacués des zones de combat. Les débuts ont été très durs, nous sommes d’autant plus heureux d’être arrivés à ce résultat.

  • As-tu un talent caché / une passion ? 

J’adore cuisiner, seule ou en famille, je ne sais pas si je suis vraiment « talentueuse », mais il y a souvent du monde autour de la table. J’aime les parfums et odeurs de la cuisine, tester des nouveautés, travailler le goût et l’esthétique, et bien sûr partager les repas. Ce sont des moments de convivialité, de partage, de détente.

  • Le mot de la fin ? 

Vous voulez devenir riche ? Donnez !

En offrant une partie de votre temps ou de vos ressources, vous aurez le privilège de participer à la création d’un monde pacifique où la liberté démocratique est la seule force valable.

Retrouvez Catherine sur LinkedIn

 




3
J'aime

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.